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UNE SAGA DE TRESSEURS AUVERGNATS : ÉPISODE 1 - JACQUES OMERIN

Jacques Omerin, sa femme Marguerite et leurs trois enfants, vers 1886, entourés des premières ouvrières de l’usine de perles d’Escalon

TEMPS DE LECTURE
5 minutes

Thibault Omerin, fondateur du Tresseur, dont vous connaissez les lacets colorés et personnalisables, est né dans une famille de tresseurs, forte de six générations successives dans le domaine.
Outre le savoir-faire qui se transmet au fil des générations, c’est surtout une épopée d’entrepreneurs différents, s’inscrivant dans des périodes particulières, marquées par le contexte économique de l’époque. C’est ce que nous vous proposons de découvrir au cours de cette « série » consacrée à chacun des membres de la saga.

Dans ce premier épisode, nous retrouvons Jacques Omerin : l’Entrepreneur !

Jacques Omerin (1844-1928) : L'Entrepreneur

La famille Omerin, dont on retrouve les plus anciennes traces au 16e siècle, fut toujours installée dans le bourg de Job, au cœur de la vallée d’Ambert. Hôteliers, commerçants, artisans, fabricants de boites en bois, les ancêtres de la famille Omerin avaient semble-t-il déjà le sens et le goût des affaires.

Pourtant, en ce milieu du 19e siècle, la vie romanesque de Jacques commence plutôt très mal : son père décède, alors qu’il est tout petit et quelques années plus tard, sa mère meurt à 35 ans de la phtisie. Jacques a 12 ans quand il se retrouve orphelin et ainé de deux petits frères. En l’absence d’un entourage familial, les trois enfants sont rapidement spoliés de tous leurs biens par des voisins malveillants.

Par la force des choses, petit Jacques est contraint de gagner sa vie : d’abord berger, puis ouvrier agricole, il deviendra jardinier du château de Job. Le curé de la paroisse qui s’est pris d’affection pour l’adolescent lui apprendra à lire et à écrire. Ce début d’instruction se révèlera très utile par la suite.

Une saga de tresseurs auvergnats : Épisode 1 - Jacques Omerin

Jacques Omerin au tout début du 20e siècle

Les mains dans la farine

Jacques trouve un nouveau travail de commis, chez un meunier ambertois, où il demeurera en apprentissage, puis comme second pendant une quinzaine d’années. A 35 ans, des projets plein la tête, il décide de voler enfin de ses propres ailes en s’installant dans le moulin à papier à l’abandon de Nouara[1]. Ce moulin fut celui de la famille Gourbeyre, illustre famille de papetiers ambertois, qui donna à la région des notables, des bourgeois et même un amiral !
Jacques modifie l’aile ouest et installe deux meules à farine. Puis dans un pré à proximité, il fait construire un petit moulin, actionné comme les autres par la force de l’eau.

Dans le même temps, il aide un voisin illettré à déchiffrer son courrier. Celui-ci est fabricant de perles en bois et alimente la récente industrie ambertoise du chapelet. Il se rend ainsi compte qu’il existe dans ce domaine une opportunité d’entreprendre. Deux évènements vont alors se produire qui lui feront franchir le pas : tout d’abord, une allergie à la farine l’oblige à devoir changer de métier ; ensuite, parmi les courriers du voisin, il découvre une vente de tours à perles.

[1] Ce même moulin est aujourd’hui devenu le siège de la Fondation Omerin.

Une saga de tresseurs auvergnats : Épisode 1 - Jacques Omerin

Le moulin de la Ribbe-Haute où Jacques fit son apprentissage de meunier (moulin devenu par la suite l’atelier de tressage Lavandier)

Une saga de tresseurs auvergnats : Épisode 1 - Jacques Omerin

Meules à farine construites par Jacques à Nouara (remises en fonctionnement par la Fondation Omerin)

De moulin en moulins

C’est le moment d’investir ! Il revend son moulin à farine à son ancien patron, achète deux anciens moulins à papier à Valeyre, dont celui d’Escalon où il installe les fameux tours et des tonneaux à lustrer. Fini la farine… vive les perles ! Avec son épouse, il fonde en 1886 l’entreprise « Omerin-Mathias » qui emploiera une dizaine de jeunes femmes.

En 1902, nouveau coup dur. Jacques est victime d’un traumatisme crânien, qui lui altère suffisamment la vue pour l’empêcher de pouvoir continuer à affuter ses mèches de tour. Il est donc contraint de passer la main et de louer l’entreprise de perles à sa plus jeune fille et à son gendre[1].
Lui s’installe dans un ancien atelier de tricotage de sa commune natale, au lieu-dit « Le pont de Chantemerle », locaux ayant autrefois appartenu à sa famille. Il décide de poursuivre une activité, avec son fils Claude, dans le domaine du chapelet en usinant des objets religieux et des croix en bois. Mais sa femme Marguerite voit cette nouvelle activité d’un mauvais œil car elle ne souhaite pas que ses enfants deviennent concurrents dans le même secteur.

C’est pourquoi, sur les conseils d’un ancien voisin d’Ambert, lui-même nouvellement tresseur, elle décide de se rendre en secret à Nîmes et en reviendra avec une dizaine de métiers à tresser pour lancer une nouvelle usine. Voilà la naissance de la famille Omerin dans la tresse !

En 1906, Jacques lance la nouvelle usine de tresses et lacets. Elle se transmettra de père en fils et prospérera jusqu’à aujourd’hui.

En 1928, Jacques s’éteint à 84 ans. La famille lui doit énormément.

[1] Celle-ci perdurera dans la famille durant un siècle sous le nom de « Gras-Desgeorges » jusqu’au début des années 2000.

Une saga de tresseurs auvergnats : Épisode 1 - Jacques Omerin

Chapelet d’Ambert du 18e siècle, en perles de corozo

Bon de livraison datant de 1926

Contexte

La seconde partie du XIXe siècle et le début du XXe s’inscrivent dans ce qu’il est convenu d’appeler la Révolution Industrielle. Celle-ci a débuté en Europe à la fin du XVIIIe siècle avec l’utilisation de nouvelles énergies : vapeur, houille, puis pétrole et plus tard l’électricité. Celles-ci ont permis de révolutionner la production manufacturière et de ce fait les machines. Cette période est aussi celle où le transport est lui aussi touché par la mécanisation. Le cheval et le bœuf sont remplacés par des machines, des trains, des automobiles. L’impact est immense dans le domaine du transport.

Le Livradois-Forez n’échappe pas à cette révolution. Durant près de 5 siècles Ambert fut l’une des capitales françaises du papier à la main. Les principaux ruisseaux de montagne alimentaient alors des roues à auges, lesquelles actionnaient des maillets à déchiqueter le chiffon. Au plus fort de cette activité près de 400 moulins ont fonctionné. Mais la révolution industrielle a mis fin à cette activité. Les machines à fabriquer le papier ont remplacé le travail feuille à feuille.
Mais les moulins désaffectés et surtout l’énergie hydraulique restaient disponibles pour d’autres activités. C’est ce dont s’est servi Jacques Omerin, dans trois activités différentes : la meunerie, l’usinage de perles, le tressage. Le papier main a disparu. Qu’à cela ne tienne… Utilisons les lieux et l’énergie pour faire autre chose, au goût du jour !

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    L'EMPLOI LOCAL

    Pour produire une paire de lacets Le Tresseur, de la bobine de fil jusqu’au packaging, il aura fallu faire intervenir des dizaines et des dizaines de “petites mains”. Petites… mais au combien expérimentées et professionnelles.

    Ce sont donc de nombreux emplois qui sont préservés en région (bien sûr, avec l’aide de tous les autres clients de nos fournisseurs, qui comme nous ont fait le choix du local).

    Ces emplois font vivre les villes et les villages qui les entourent… qui nous entourent. Ensemble, et grâce à votre soutien, nous participons à l’économie française.

     

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    CIRCUIT COURT

    Ne nous voilons pas la face : savez-vous d’où vient la très grande majorité de la production mondiale de lacets ? D’Asie bien sûr et de Chine en particulier. Y compris les lacets qui équipent les plus grandes marques de sneakers…

    Au niveau de qualité, il y a à prendre et aussi… à jeter. Il y a surtout de grosses économies à réaliser pour les industriels de la chaussure. C’est tellement économique, que cela reste rentable en y ajoutant des milliers de kilomètres de transport et des tonnes de CO2. Mais est-ce ce que nous voulons pour l’avenir de nos enfants ? Et de notre planète ?

    Chez Le Tresseur, nous avons fait le choix du local et de “l’entreprise d’à côté”. On se connait, on travaille en bonne intelligence, en partenariat et surtout plus vite. On est livré en quelques jours, pour vous servir rapidement, efficacement et écologiquement. Que demande le peuple ?!

     

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    FABRIQUÉ EN FRANCE

    Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l’on sait (mieux) faire ici ? A force de vouloir faire de la marge à outrance, la France a délocalisé et risqué de perdre à jamais son savoir-faire industriel.

    Heureusement, il existe encore des foyers de résistance, en particulier dans les entreprises fiers de leurs racines et de leur pays.

    C’est le cas du Tresseur. A la suite de 6 générations d’artisans et d’industriels de l’univers de la tresse, nous relevons le défi de produire localement, comme l’on fait les générations précédentes.

    L’ensemble de notre production est réalisé dans le département du Puy-de-Dôme, au centre de la France (donc près de chez vous). A ce jour, 5 ateliers de fabrication auvergnats entrent en jeu pour réaliser les lacets Le Tresseur qui équiperont bientôt vos sneakers préférées.

     

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    LE PRIX JUSTE

    Chez Le Tresseur, tout, de la tresse au packaging, est fabriqué en France et même spécifiquement dans le Puy-de-Dôme, au cœur de l’Auvergne. 

    Dans le secteur du textile et encore plus du lacet, cela est malheureusement devenu rare. Il est tellement plus simple de faire fabriquer à l’autre bout du monde où les salaires sont très faibles et les niveaux d’exigence, de qualité et de respect des normes et de l’environnement sont médiocres.

    Ce n’est pas le choix du Tresseur. Au contraire, pour vous procurer des produits qui durent, nous travaillons avec des sociétés locales, réputées et dont certaines sont labellisées “Entreprise du Patrimoine Vivant”, transmettant leur savoir-faire depuis des générations.

    C’est une volonté. Nous espérons que c’est aussi la vôtre. Cela a un prix… un prix juste.

     

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