POURQUOI CONSOMMER FRANÇAIS ?
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Pourquoi consommer français ?
Les différentes crises sanitaire, climatique et géopolitique que nous sommes en train de vivre nous ont mis devant un constat qui jusqu’alors nous semblait impensable : la France n’est plus un pays à indépendance économique ! C’est le contrecoup brutal de la mondialisation à marche forcée. Il nous aura fallu un virus chinois pour nous rendre compte que l’on ne produisait plus de paracétamol ; d’un été trop chaud au Canada pour nous priver de moutarde ; d’un despote slave pour couper l’Europe de gaz et l’Afrique de blé.
Ne serait-il pas grand temps de re-produire (ce que l’on peut) en France et donc de consommer français ?
Réapprendre à compter
Ne nous leurrons pas, la course à la mondialisation n’est qu’une histoire de gros sous. Acheter toujours moins cher, toujours plus loin, marger toujours plus… Seul le prix d’achat compte au détriment de tout le reste, certes pour vous faire faire quelques économies, mais surtout pour gagner toujours davantage. Or, si cela est au détriment de nos propres emplois et des valeurs auxquelles nous croyons, cela s’appelle « scier la branche sur laquelle nous sommes assis ».
Rappelons-nous sans cesse qu’un produit tellement peu cher au point de ne plus avoir de valeur économique… n’a pas non plus de valeurs sociales, environnementales, humaines et même de valeur utilitaire. Mis bout à bout, ce tout petit prix venu du fin fond de la planète coute bien plus cher qu’on ne le croit. Il en coute aux gens qui le produisent dans des conditions sanitaires et salariales déplorables. De même, il en coute à la planète en bilan carbone. Et au final, il en coute à la disparition de nos emplois et de nos savoir-faire.
Retenons bien cela : quand le prix est exagérément peu cher, c’est que le vrai prix se payera un jour !
Produire autrement
Évidemment, si notre sol ne regorge pas de pétrole ou que notre climat ne nous permet pas de produire des ananas en Auvergne, nous devrons toujours nous résoudre à en acheter ailleurs (mais sans doute plus modérément, sans gaspillage et en fonction des besoins et des saisons). Mais consommer intelligemment français, c’est sans doute aussi trouver des alternatives. De l’énergie renouvelable quand c’est possible. Et si l’on ne peut pas faire pousser ici le coton de nos vêtements, il est bon de se souvenir que les agriculteurs français savaient produire du lin, du chanvre et de la laine.
De même, quand terre et mer croulent sous les déchets plastiques, il est peut-être judicieux de les réemployer pour en faire d’autres objets, ou en extraire le fil polyester de nos polaires ou… de nos lacets.
Devenir libres
Consommer français, ce n’est pas se recroqueviller sur soi, en se protégeant de l’étranger. Ni faire comme si le monde tout autour n’existait plus. Mais ce n’est pas non plus confier les clés du camion aux multinationales et aux superpuissances.
Consommer français, c’est au contraire faire preuve d’intelligence et de souplesse, et relever la tête dans les domaines où nous l’avions baissé. C’est redevenir autonome dans les secteurs stratégiques. C’est conserver et développer nos emplois industriels et agricoles. Et c’est rehausser le drapeau du savoir-faire français dans de nombreuses activités, et pas seulement celle du luxe. La jeune génération l’a bien compris : pour sauver la planète, il faut commencer par balayer devant sa porte. Produire et consommer français, c’est une belle façon de devenir libres !
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